Et le ‘Meilleur Film Indépendant Européen’ est..‘Berlinoises’

Les Berlinoises court métrage

Dimanche 1er avril, se tenait la soirée de remise des prix du Festival Européen du Cinéma Indépendant, ECU. Et c’est un film français, ‘Berlinoises’ réalisé par Rocco Labbé, qui a remporté le prix le plus convoité, celui du « Meilleur Film Indépendant Européen »

Vous allez l’aimer ou le détester mais quoi qu’il arrive vous ne resterez pas indifférent à ce film, à ces personnages, ces caractères. A cette dure réalité, cet instant de vie, et ce moment hors du temps. Ce court métrage c’est Berlin, mai 1945, les soviétiques entre dans la ville. Un groupe de soldats russes menés par un sergent épuisé, pillent un immeuble et finissent par pénétrer dans un appartement où attendent, pétrifiées, deux allemandes. Le sergent s’enferme avec l’une d’elle dans une chambre, un lieu loin du monde, loin des horreurs de la guerre, « une parenthèse douce-amère au milieu du chaos ».

Tout est effrayant d’humanité dans ce film, une vraie leçon pour qui croit que les hommes de cinéma, les grands, ne tendent jamais la main. Parce que c’est aussi ça : des personnes pleines de bonne volonté, prête à donner de leur temps, de leur énergie et de leur savoir faire pour qui veut mener un projet. Et quel projet !

« J’ai contacté les meilleurs en pensant que s’ils acceptaient, j’allais apprendre des meilleurs »

Rocco Labbé a mis 3 ans à écrire et réaliser ce court métrage, son premier pas dans le monde cinématographique. Pour se faire, il a choisi un chemin culotté, plein d’originalité. Il a recherché sur internet les meilleurs professionnels dans chaque domaine, il leur a envoyé un mail expliquant son projet et ils ont répondu présent.

«J’ai contacté, pour le département son, qui est très important dans mon film, l’un des meilleurs : Vincent Arnardi et il m’a répondu qu’il n’avait pas lu mon script mais qu’il allait m’aider parce que lui aussi a ses débuts on l’a aidé […] Les gens du cinéma sont bienveillant» nous confie Rocco.

On peut donc voir au générique de ‘Berlinoises’ quelques noms bien connus comme Carlo Varini, directeur de la photographie, qui a aussi travaillé sur ‘Le grand bleu’ ou ‘Les Choristes’, Vincent Arnardi, ingénieur du son vu sur ‘Amélie Poulain’ ou  ‘Un long dimanche de fiançailles’, François Phillipi aux effets spéciaux, connu pour ‘Mesrine’ ou  ‘Carlos’, Stephane Birzin, chef machiniste, au générique de ‘La mémoire dans la peau’, ‘Le pacte des loups’ ou encore ‘Taken’, pour n’en citer que quelques uns.

Les Berlinoises court métrage

« C’est l’artiste, je suis le besogneux »

Lors de la remise de son prix, Rocco a choisit de faire monter sur le devant de la scène, Julien Rouch, son producteur. Agé d’une trentaine d’années, il a choisi d’ouvrir sa propre agence de production après leur rencontre et la lecture du script de ‘Berlinoises’. Il a aussi financé, lui-même, une grande partie du projet qui aura coûté au total quelques 24 000€. Trouver les fonds a été une grande aventure et une difficulté puisqu’il est difficile en France de trouver des aides quand on débute, Rocco à même pendant un temps travailler comme serveur pour aider le projet.

Une semaine après la remise de leur prix, les deux amis ont attaqué le tournage d’un second court métrage « Portraits de maitresses » adaptation d’un texte de Baudelaire, et il travaille déjà sur un projet de long métrage « Laminés » qui abordera le thème de la première guerre mondiale. Pour ces projets, ils devraient collaborer avec Fréderic Pierrot (au casting de ‘Polisse’) et Grégory Gadebois (vu dans ‘Gainsbourg : Vie Héroïque’). On pourra aussi retrouver l’actrice de ‘Berlinoises’ Roxane Duran.

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