Quand le public s’autocensure

Les affiches du film ‘Infidèles’ retirées des espaces publicitaires n’a fait que relancer un vieux problème de fond dans le monde de l’affiche cinématographique. Depuis que le cinéma est cinéma, nombreuses sont les affiches à être censurées, mais pour qui ? Pour quoi ?

De nombreux films ayant connu le succès en salle ont vu leurs affiches censurées et retirées. Les films ne peuvent donc pas afficher dans la rue autant de choses que dans les salles. En France, c’est l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP) qui est en charge de prendre la décision ou non de censurer une affiche de cinéma. En règles général, elle n’intervient que s’il y a une plainte déposée par des particuliers, des associations, des entreprises ou des gouvernements…

Un nombre restreint de citoyens peuvent donc par simple puritanisme ou goût divergeant déposer plainte et faire, à terme, interdire une campagne d’affichage. L’ARPP veille au grain me direz vous et dans les autres pays c’est certainement pareil et les censures justifiées sont nombreuses, malgré tout on peut se poser la question pour certaine d’entre elle.

Les affiches et le sexe

Le principal facteur de censure est le sexe, ou l’incitation, les fantasmes, les chocs qu’une affiche même implicite pourrait provoquer. L’ARPP met souvent en avant le justificatif qu’une affiche ne doit pas choquer et surtout ne doit pas nuire à l’intégrité des personnes, montré une soumission ou une domination, faire d’une personne un objet, sexuel en l’occurrence.

Récemment on a vu les affiches des ‘Infidèles’ être retirées mais aussi celles de ‘Zach et Miri tournent un porno’ qui a été remplacées par une version plus « soft », tout comme celles des ‘lois de l’attraction’. Et oui même le kamasutra des ours en peluche est jugé choquant, brillante idée pourtant. On peut même citer l’affiche de Walt Dysney, ‘La Petite Sirène’, qui laisserait apparaitre, si l’on regarde bien et qu’on plisse les yeux, un pénis dressé dans le château en arrière plan…

Les affiches et la religion

On notera aussi qu’on ne se joue pas aussi facilement des instances religieuses. Il n’est pas question non plus d’en rire. Les films ‘Larry Flint’, ‘Amen.’ et ‘Anges et Demon’ se seront vu dérangé dans leur projet promotionnel. La première pour avoir montré un Larry Flint crucifié sur le string d’une femme, le second pour avoir mêlé croix gammée et religieux catholiques.  ‘Anges et Demon’, quant à lui, a vu la RATP refuser son affiche dans son espace au titre qu’il ne voulait pas voir « Que nous cache la Vatican ? » slogan de l’affiche, placardé sur leurs mûrs.

Les affiches, le tabac et la loi Evin

Loi Evin oblige, il est interdit de faire la promotion d’une quelconque cigarette ou d’inciter au tabagisme. Ainsi le film ‘Gainsbourg, Vie Héroïque » à vu son Gainsbourg privé de sa fidèle et légendaire clope. On peut aussi faire référence à ‘Coco avant Chanel’ et ‘Pulp Fiction’ qui verront leurs deux premiers rôles privés de cigarette à l’affichage, même punition pour le dernier volet de la trilogie ‘Millenium’.

‘Underworld’, la violence et la ville de Marseille

Plus anecdotique, on parlera de la ville de Marseille qui a vu refusé, sur ses bus, l’affiche promotionnel du film ‘Underworld 4’. Elle a en effet jugé que les armes à feux que pointait l’héroïne pouvaient inciter à la violence, dans un contexte déjà tendu et sujet aux fusillades et autres règlements de compte.

film industry network france devenez membre